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Salon International de l’Agriculture Paris  : l’agriculture d’Occitanie relève le défi de la qualité et de l’innovation

Une mise en avant de l’excellence des produits régionaux. À l’occasion du Salon international de l’Agriculture (SIA), du 24 février au 3 mars, le monde agricole et agroalimentaire occitan se réunit sous la bannière de la Région Occitanie.

Occitanie News revient sur les revendications du monde agricole, au sortir du mouvement de contestation né ici, et d’une nécessaire adaptation au changement climatique.

Crédits : Darnaud Antoine

Après avoir porté haut et fort des revendications légitimes, les agriculteurs d’Occitanie arrivent en force au SIA.

Avec leur talent, leurs sourires, les démarches de marque autour de Sud de France, leurs produits de qualité prisés en France et à l’export. Ce rendez-vous annuel incontournable permet de « représenter les valeurs de l’agriculture paysanne et de la mode éthique, pour sensibiliser de nouveaux publics », sourit Olivia Bertrand, co-fondatrice et DG de Laines Paysannes (Ariège), société de valorisation de la laine qui expose au SIA pour la 7e année consécutive. Laines Paysannes s’approvisionne auprès de 25 fermes locales.

« Le SIA, c’est l’occasion de rencontrer des consommateurs et des clients distributeurs », complète Yves Soulhol, gérant aveyronnais d’Aubrac Aligot (traiteur spécialisé dans l’aligot) et DG de la coopérative Jeune Montagne. Il fera déguster son aligot à la tome fraîche de l’Aubrac (IGP). Sera également de la partie Nadia Vidal, productrice lozérienne de châtaignes depuis 2009 et présidente de l’AOP Châtaigne des Cévennes. Elle mettra en avant sa confiture de châtaigne et ses produits dérivés (sirop, crêpes, coulis, liqueur…).

Faire face à la concurrence

Comment les acteurs réagissent-ils à la gronde agricole, qui vient de secouer le pays ? « Les acteurs de l’agriculture paysanne et de l’écologie doivent se fédérer pour défendre une juste rémunération et continuer d’exister », rappelle Olivia Bertrand.
Laines Paysannes entend développer une offre touristique et poursuivre la recherche de débouchés pour les fermes, en valorisant toutes les laines.

« Les agriculteurs font face à la concurrence de pays proposant des prix plus bas, martèle Yves Soulhol. Pour l’élevage sur l’Aubrac, il faut un hectare de terrain par vache. On ne peut pas exiger à un producteur français de veiller au bien-être animal tout en lui demandant de faire le même prix que ceux qui pratiquent l’élevage intensif ! » Côté châtaigne, « nous sommes subventionnés pour rénover la châtaigneraie et faire des plantations, mais il faut faire évoluer ce dispositif, en se rencontrant avec les élus », propose Nadia Vidal.

Adaptation au changement climatique

Face à la hausse du prix de l’énergie et aux effets croissants du dérèglement climatique, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, vient d’annoncer une baisse des charges financières d’irrigation pour faciliter l’accès à l’eau à plus de 6.300 agriculteurs et viticulteurs.
Parmi les mesures : baisse des factures de 15 % sur le montant de la redevance de consommation d’eau en novembre 2023, créations d’un fonds de soutien de 500.000 euros et d’un groupement d’achat impliquant 217 utilisateurs (ASA d’irrigation et exploitations agricoles) pour économiser 6 millions d’euros sur l’achat de l’électricité (premier poste de dépense pour l’irrigation), remise de 50 % de la redevance d’abonnement des contrats d’irrigation pour les jeunes agriculteurs.
Elle a aussi évoqué une extension du réseau hydraulique régional dans le Minervois (Aude).

D’autres initiatives essaiment, toujours au plus près des producteurs et éleveurs. Par exemple, la Chambre d’agriculture du Gard et la compagnie BRL favorisent l’irrigation écoresponsable en « aidant les professionnels de l’agriculture à définir à quel moment il faut irriguer, et avec quelle dose », illustre Jean-François Blanchet, directeur général de BRL.
Dans les Pyrénées-Orientales, département percuté par la sécheresse, l’État finalise un plan d’action eau, qui prévoit notamment des retenues collinaires, la Reute ou encore la régularisation de forages non déclarés.

L’agriculture, terrain d’innovations technologiques

L’agriculture, c’est aussi un terrain de jeu pour l’innovation technologique.
Sur le SIA, sera ainsi présente la plateforme digitale de l’agtech FoodPilot (Montpellier), qui permet aux acteurs du secteur de piloter leur impact environnemental, en collectant, mesurant et simplifiant l’ensemble des données réelles de l’entreprise et de ses produits.
« Par exemple, pour une tranche de jambon, il y a 180 pratiques à toucher si l’on veut atteindre 100 % des impacts environnementaux, entre l’élevage du porc, les gaz à effet de serre émis par les usines, les emballages, le transport, etc. C’est impossible pour les acteurs, déjà sous pression. Mais en intervenant sur seulement deux actions - suppression du soja déforestant de la ration des porcs, et couvertures des fosses à lisiers -, vous divisez par deux les émissions de gaz à effet de serre de la filière porcine », illustre Didier Livio, son PDG.

De l’aligot aux pépites de la tech, l’agriculture made in Occitanie défendra ses couleurs sur le SIA !

Flûtes et verrines en chocolat

Everlys surprendra les visiteurs du SIA avec ses flûtes, coupes à dessert, verrines et autres shooters… en chocolat.
Pour sa première participation au salon, cette entreprise familiale basée à Agde (Hérault), reprise en 2020 par David et Florence Luet, prévoit « une grande pyramide de flûtes d’1,5 mètre de hauteur, constituée d’environ 200 modèles ».
L’objectif est de « toucher une clientèle internationale ». Particularité du modèle économique : Everlys n’a pas de boutique, et commercialise ses ’flûtes gourmandes’ (qui ne prennent pas le goût du chocolat) via des salons - salons des vins, du chocolat, de la gastronomie, de l’agriculture…

Voir le site d’Everlys